La crise migratoire a tendu les relations en Hongrie, devenue une étape incontournable sur le chemin des migrants. Terminus Europe décode la parole de ceux qui vivent à la frontière serbe et ont subi la crise migratoire de plein fouet l’été dernier. Des témoignages teintés par le discours du pouvoir politique en place, et l’histoire du pays.
La Hongrie est fréquemment évoquée dans l’actualité : autoritarisme d’Orbán, dérives de la crise migratoire, frontières fermées, sentiment nationaliste, opposition aux décisions européennes… Autant de thématiques qui donnent l’image d’un pays sectaire et réfractaire. Mais qu’en est-il réellement ? Et qu’en pensent les Hongrois ?
Terminus Europe s’est rendu à Ásotthalom et Kübekháza, deux villages situés au sud du pays, à la frontière serbe. Le premier, dirigé par László Toroczkai, maire affilié au parti d’extrême droite Jobbik, et à l’initiative de la construction du mur qui sépare désormais la Hongrie de la Serbie. Le second, situé sur le « Triplex », l’embranchement entre les frontières hongroise, roumaine et serbe, et géré par Róbert Molnár, un maire pro-migrants et politiquement indépendant.
Les maires de ces deux villes ont des positions différentes en ce qui concerne l’édification de la clôture, la présence des migrants, et leur rapport à la frontière. De même en ce qui concerne le référendum annoncé en février par le gouvernement Orbán. Cette consultation se tiendra d’ici fin décembre, et permettra de connaître l’avis de la population sur les quotas d’accueil imposés par l’Union européenne. La Hongrie avait déjà porté plainte en décembre devant la justice européenne contre ces quotas qui imposent la relocalisation de 160 000 migrants.
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Kübekháza |
Ásotthalom |
Dans ces deux villages, comme dans la ville frontalière de Szeged, grande ville du Sud du pays située à une quinzaine de kilomètres de la frontière serbe, la question migratoire et la politique divisent la population.
« On reçoit beaucoup d’aides de l’Union européenne pour le développement de différents secteurs dont l’agriculture. Donc quand il y a un problème qui concerne l’UE, on se doit de participer à la solution. Ca doit être une relation donnant-donnant. » – Zsolt, barman à Ásotthalom
« Le référendum sur les quotas de migrants est une bonne chose. Ainsi, le gouvernement ne décidera pas seul. » – Viktor, gérant d’un club de gym à Kübekháza
« La guerre ne frappe que certaines régions de la Syrie. S’ils veulent quitter une zone de conflit, ils peuvent aller dans une autre partie du pays, plus sûre et développée. » – Sylvia, professeur d’anglais à Szeged
Info ou intox ? Terminus Europe a décodé les témoignages des Hongrois vivant près de la frontière serbe. Pour lire la désintox, cliquez sur « Lire le décodage ».